domingo, 29 de enero de 2012

VOUS M´AVEZ DIT, TEL SOIR..., par Émile Verhaeren

Portrait par Théo Van Rysselberghe

Vous m'avez dit, tel soir, des paroles si belles
Que sans doute les fleurs, qui se penchaient vers nous,
Soudain nous ont aimés et que l'une d'entre elles,
Pour nous toucher tous deux, tomba sur nos genoux.

Vous me parliez des temps prochains où nos années,
Comme des fruits trop mûrs, se laisseraient cueillir ;
Comment éclaterait le glas des destinées,
Comment on s'aimerait, en se sentant vieillir.

Votre voix m'enlaçait comme une chère étreinte,
Et votre coeur brûlait si tranquillement beau
Qu'en ce moment, j'aurais pu voir s'ouvrir sans crainte
Les tortueux chemins qui vont vers le tombeau.


 
Émile Adolphe Gustave Verhaeren, né à Saint-Amand dans la province d'Anvers, Belgique, le 21 mai 1855 et mort à Rouen le 27 novembre 1916, est un poète belge flamand, d'expression française. Dans ses poèmes influencés par le symbolisme, où il pratique levers libre, sa conscience sociale lui fait évoquer les grandes villes dont il parle avec lyrisme sur un ton d'une grande musicalité. Il a su traduire dans son œuvre la beauté de l'effort humain.

miércoles, 25 de enero de 2012

LES FEUILLES MORTES, Juliette Gréco


PHOTO: http://nofuncionamusica.blogspot.com/2011/03/versiones-les-feuilles-mortes-de-joseph.html

paroles: Jacques Prévert
musique: Joseph Kosma
Oh! je voudrais tant que tu te souviennes
Des jours heureux où nous étions amis
En ce temps-là la vie était plus belle,
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Tu vois, je n'ai pas oublié...
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi
Et le vent du nord les emporte
Dans la nuit froide de l'oubli.
Tu vois, je n'ai pas oublié
La chanson que tu me chantais.

REFRAIN:
C'est une chanson qui nous ressemble
Toi, tu m'aimais et je t'aimais
Et nous vivions tous deux ensemble
Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais
Mais la vie sépare ceux qui s'aiment
Tout doucement, sans faire de bruit
Et la mer efface sur le sable
Les pas des amants désunis.

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi
Mais mon amour silencieux et fidèle
Sourit toujours et remercie la vie
Je t'aimais tant, tu étais si jolie,
Comment veux-tu que je t'oublie?
En ce temps-là, la vie était plus belle
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui
Tu étais ma plus douce amie
Mais je n'ai que faire des regrets
Et la chanson que tu chantais
Toujours, toujours je l'entendrai!

REFRAIN

Pour régarder le vidéo:
http://www.youtube.com/watch?v=n9Sfx3c7fR0

jueves, 5 de enero de 2012

C´EST LA VIE

PHOTO: Monasterio de Piedra, Blanca Langa

  Parfois, la vie a un gôuter amer.
Un gôuter de piston.
Il y a, parfois, un pistolet dans un gâteau sucré.
Et quelqu´un, n´importe où,
n´importe pourquoi,
pense à l´utilisser contre soi-même.
Parfois la vie a un gôuter amer.

miércoles, 4 de enero de 2012

QUAND VOUS SEREZ BIEN VIEILLE, un poeme de Pierre Ronsard.

PHOTO: Detail of portrait of Eleanor Anne Porden, by Mary Ann Flaxman
Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filanta,
Direz chantant mes vers, en vous émerveillant :
« Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle. »
5 Lors vous n’aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de Ronsard ne s’aille réveillant,
Bénissant votre nom de louange immortelle.
Je serai sous la terre, et fantôme sans os
10 Par les ombres myrteuxa je prendrai mon repos ;
Vous serez au foyer une vieille accroupie,
Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demainb :
Cueilllez dès aujourd’hui les roses de la viec.

Pierre Ronsard, fils d'un chevalier, est né en septembre 1524 dans le Château de la Possennière, près de Vendôme.
    Il est d'abord page de beaucoup d'aristocrates, dont le fils du roi François Ier. Il se destinait à la carrière de militaire et de diplomate, ayant déjà été secrétaire de l'ambassadeur Lazare de Baïf; mais une grave maladie le rend à demi-sourd; il doit donc réorienter son avenir.
    Le 6 mars 1543, il est tonsuré au Mans. Des bénéfices ecclésiastiques lui assurent un revenu régulier qui lui enlève tout souci matériel; ce qui lui vaut de consacrer sa vie à la poésie. 

domingo, 1 de enero de 2012

NOTRE VIE, un poeme de Paul Eluard


PHOTO: http://sinalefa.blogspot.com/2011/10/carta-de-paul-eluard-gala.html
VIDEO (dit par Cheryl Jeckel): http://www.youtube.com/watch?v=h1GK6NUJk84

Notre vie tu l'as faite elle est ensevelie
Aurore d'une ville un beau matin de mai
Sur laquelle la terre a refermé son poing
Aurore en moi dix-sept années toujours plus claires
Et la mort entre en moi comme dans un moulin
Notre vie disais-tu si contente de vivre
Et de donner la vie à ce que nous aimions
Mais la mort a rompu l'équilibre du temps
La mort qui vient la mort qui va la mort vécue
La mort visible boit et mange à mes dépens

Morte visible Nusch invisible et plus dure
Que la faim et la soif à mon corps épuisé
Masque de neige sur la terre et sous la terre
Source des larmes dans la nuit masque d'aveugle
Mon passé se dissout je fais place au silence.
Paul Eluard, Le Temps déborde (1947)
 
PAUL ÉLUARD: Eugène Émile Paul Grindel, dit Paul Éluard, est un poète français né à Saint-Denis le 14 décembre 1895 et mort à Charenton-le-Pont le 18 novembre 1952.
C'est en 1917 à l’âge de vingt et un ans qu'il choisit le nom de Paul Éluard, hérité de sa grand-mère, Félicie. Il adhère au dadaïsme et devient l'un des piliers du surréalisme en ouvrant la voie à une action artistique engagée.
Il est connu également sous les noms de plume de Didier Desroches et de Brun.

Pour en savoir plus: http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_%C3%89luard